Colinde
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Chants de Noël de Roumanie.
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Le temps des FêtesLes chants de NoëlChanter des chants de Noël signifie – comme le font d’autres rituels pratiqués par les Roumains pendant les Fêtes – d’apporter de la chance et de la richesse l’année qui commence. De plus, en ajoutant l’aspect religieux de la Naissance du Christ, ce rituel fait partie d’un scénario complexe, qui porte sur le renouvellement symbolique du monde. La veille de Noël, en Roumanie, les gens des villages et même des villes vont d’une maison a l’autre en chantant des chants de Noël. Coutume attestée depuis longtemps dans toute l’Europe de l’Est, chanter des chants de Noël est une pratique qui connaît une diversité de noms. En roumain, elle s’appelle colindat. Il y a plusieurs types de colindat : celui des enfants, celui des jeunes hommes, avec des masques, etc. Il y a aussi des chants de Noël prévus spécialement pour ces diverses formes de colindat : des chants interprétés tout au long du chemin, chants à la porte ou encore sous la fenêtre, des chants d’enfants, etc. Dans les maisons où il y a des jeunes filles en âge de se marier, on les fait danser, pour qu’elles fassent un bon mariage l’année qui suit. Ce sont les enfants qui passent en premier d’une maison à l’autre, en chantant des chants de Noël. On les appelle Piezarei. Ils s’organisent en petits groupes, ils font des bons souhaits et ils reçoivent en retour des pommes, des noix, de l’argent ou des colaci. Les enfants gardent les dons dans des petits sacs à main nommés traistute. Ils ont des bâtons couverts de papier coloré. Parfois, au lieu de bâtons ils portent l’Etoile des Rois Mages, faite en papier coloré ou en papier d’aluminium. Les filles s’organisent elles aussi pour chanter des chants de Noël. À partir du mi-novembre, elles ont des rencontres spéciales afin de préparer les Fêtes. Toute la soirée de la veille, les maîtresses et les maîtres de maison attendent les groupes de chanteuses, en leurs offrant des pommes, des noix, des gâteaux et surtout des colaci. Les colaci sont des pains rituels de forme ronde, décorés avec des spirales, des cercles, des croix ou des oiseaux. Les jeunes hommes ne pratiquent pas d’habitude ce type de colindat, mais plutôt des danses à masques spectaculaires : la Danse de la Chèvre, la Danse de l’Ours, les « Hérodes ». Dans certaines régions de la Roumanie, il est coutume de célébrer Noël en se servant d’une charrue. Il s’agit ici d’une fonction augurale explicite de ce rituel qui vise la richesse de la terre. Ce type de colindat n’est pratiqué que par les hommes d’âge adulte. La charrue, menée dans tout le village, est décorée par un sapin, orné lui aussi avec des noix, des pommes et des fils rouges. Les bœufs blancs qui tirent la charrue portent des colaci et des tissus sur leurs cornes. Tout le symbolisme de ce type de colindat tourne autour du fait qu’autrefois on célébrait le début de l’année le 1 mars, et ce même jour les travaux agricoles commençaient. Toujours lié au symbolisme agricole, il y a une autre pratique qui utilise un instrument de musique appelé le Taureau. Ce sont les aînés qui jouent du Taureau, surtout la veille du Nouvel An, en Moldavie. Le Taureau est fait en bois, comme une boîte de résonance de forme ronde, dotée d’un tambourin en peaux d’animaux. Il a une queue sonore, en crins de cheval, qui fait du bruit au moment où on la tire. Pendant qu’ils jouent du Taureau, les jeunes hommes utilisent comme accessoires des fouets qu’ils tournent dans l’air, au-dessus de leurs têtes. Pour conclure, il y a un évident symbolisme agricole autour des Fêtes. Et tout devient plus clair si nous prenons en compte d’autres pratiques de Nouvel An, quand des grains de blé sont utilisées pour souhaiter de la chance et de la richesse. Je me rappelle un conte que ma grande mère me racontait : « Depuis toujours, on dit que la veille de Noël il faut mettre sur la table une chandelle, un pain rond, de l’eau et des pailles sous la nappe. Il faut notamment mettre un pain rond couvert par un tissu blanc. Il faut lier les pieds de la table par une chaîne, qu’on utilise d’habitude a l’étable, pour les bœufs. Toujours de l’étable, il faut prendre des pailles et les éparpiller par terre, partout dans la chambre. Des pommes et des noix aussi. À minuit, le Cheval de Noël vient manger et boire ce qu’il trouve sur la table. Il vient surtout prendre son pain rond. Il reste tant qu’il reste et puis il part. S’il ne trouve pas son pain, il ne te donnera pas une bonne récolte. S’il le trouve, tu reçois des grains de blé à la place du pain, pour les semer au printemps”. |
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